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Education Nationale

lecture,méthode,réformes Pour en terminer avec les méthodes d'apprentissage de la lecture

Le pourcentage d'enfants entrant en 6ème sans avoir maîtrisé la lecture est inquiétant. C'est un constat. La méthode dite mixte est mise en accusation, certains prônent à cor et à cri le retour à la méthode syllabique. C'est un faux problème. Les deux méthodes sont tout aussi efficaces, à deux conditions, que la méthode soit adaptée aux élèves en présence, et qu'elle soit parfaitement possédée par l'enseignant(e), ce qui est une lapalissade. Précisons que cet apprentissage ne peut être efficace que s'il est conforté par des exercices d'élocution, d'écriture, de récitation et de dictée. Ces exercices complémentaires sont très importants, car la combinaison des sens (vue, audition, toucher) est indispensable à la mémorisation. Ces remarques sont parfaitement connues et maîtrisées par les enseignants. Elles n'expliquent pas pourquoi hier, les enfants maîtrisaient la lecture à la fin du cours préparatoire, et pourquoi, aujourd'hui,  le taux d'échecs est si important. 

    La réponse est complexe. Nous apportons dans cet article un seul des  éléments de réponse, mais il est important. Il semblerait que le "pédagogisme" soit en grande partie responsable. A partir des années 70  (mai 68 est passé par là et le déconstructivisme envahit la philosophie) un vent de modernité envahit les hautes sphères de l'Education Nationale. Par définition, tout ce qui appartient au passé est...dépassé. Il faut placer l'enfant "au centre du système éducatif". L'idée est séduisante. L'enseignant n'est pas là pour s'entendre pérorer avec plus ou moins de contentement de lui-même!  C'est la condamnation des leçons ex-cathedra. Il faut partir de la connaissance de l'élève, la psychologie prenant une part importante, les méthodes Decroly (avant la 2nde guerre mondiale), Freinet (à la fin de cette même guerre) sont réactivées. Il ne faut rien imposer, (haro sur le "père", le "maître", le prof"), dans cet ordre d'idées, abolissons l'estrade du magistère, supprimons la blouse et les tabliers, adoptons le vocabulaire de l'élève, supprimons toute distanciation; n'imposons pas les programmes de façon stricte, donnons le choix à l'élève en fonction de son goût, de ses intérêts, haro sur les textes imposés, favorisons le texte libre, le dessin libre; il ne faut plus sanctionner mais encourager, la note chiffrée est à bannir, car elle provoque des ...inégalités; la punition est également à bannir, elle provoque des refoulements des complexes; la lecture  est un exercice exigeant, pour tout dire "rasoir", elle décourage l'élève qui doit faire un effort dont il se détourne rapidement, plutôt que de rester figé devant le livre, multiplions les classes promenades, etc.......
      Favoriser l'épanouissement de l'enfant est louable, et ne peut être contredit, mais derrière ces éléments apparemment positifs se cachent des effets secondaires qui aboutissent à une "déconstruction" de l'enseignement.
     - Le rapport enseignant/élève s'est dégradé pour devenir "familiarité" et cette familiarité a justifié  des comportements indisciplinés, cette indiscipline allant jusqu'à être revendiquée non seulement par les élèves mais par... certains parents (certains d'entre eux vont jusqu'à s'introduire dans l'établissement pour agresser l'enseignant; est-il nécessaire de préciser que sans autorité, pas de discipline et sans respect, pas d'enseignement possible.
      - A l'école élémentaire, la fatigabilité de l'enfant a été mise en avant, d'où la suppression des devoirs à la maison et, en conséquence, l'apprentissage de leçons.
      - Corollairement le psittacisme (le "par cœur" associé au "bourrage de crâne") a été dénoncé, d'où une mémoire atrophiée.
      - La suppression des notes et des classements a brouillé les repères, l'enfant ignorant son niveau est tenté par l'autosatisfaction.
     - Corollairement, l'enfant n'éprouvant pas la nécessité de se dépasser, perd le goût de l'effort et attend tout de "l'autre", ses parents en premier lieu, la société ensuite.....
       Ce ne sont là que quelques conséquences de cette pseudo "libéralisation" de l'enseignement, voulue et ordonnée par les "pédagogistes" siégeant au sein du ministère de l'Education Nationale. Il est un autre facteur que nous réservons pour un prochain billet: le grand "chambardement" des programmes. 

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