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Les partis politiques

 

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Nous parvenons à la fin de notre intervention. Aussi est-il nécessaire d'apporter quelques précisions et de répondre plus particulièrement à l'accusation de " passéiste" que d'aucuns m'ont adressée. En particulier, de prôner un retour à la 4ème République, voire à  la 3ème et au régime des partis. Or, s'il est une ligne à laquelle je n'ai jamais dérogé, c'est celle du progressisme.

1°/ La Constitution n'a cessé d'être remaniée depuis 1791, il ne s'agit pas dans notre esprit de supprimer la Constitution de la 5ème République, mais de l'amender, afin de remédier à ses insuffisances dues à l'évolution de la société. Précisément, la société, en ce début de XXIème siècle n'est plus celle que de Gaulle a connue à la fin de la 2nde guerre mondiale. Entre temps de profondes mutations sont intervenues, entre autres, l'émancipation féminine et le développement de l'Instruction (L'INSEE nous donne chaque année le pourcentage de reçus aux divers baccalauréats (80 à 90 %) mais ce pourcentage porte sur le nombre des candidats inscrits et non sur le nombre de jeunes d'une même classe d'âge, quoi qu'il en soit ce nombre est élevé).  Les "Gilets Jaunes", dont le mouvement nous préoccupe aujourd'hui, traduisent  cette juste revendication de ne plus être "ceux  qui ne sont rien" selon la propre déclaration méprisante du Président Macron, ils aspirent à être être acteurs de la vie politique.
   La dernière élection présidentielle a validé l'élection d'un "électron libre" qui, contrairement à la tradition, n'avait exercé aucun mandat électif et n'était pas présenté ni soutenu (en particulier financièrement) par un courant politique. C'était ouvrir la porte à l'aventure, dont nous mesurons aujourd'hui les effets. L'élection légale du  Président, bon comédien et bon rhéteur, est due à une faille de la Constitution. Si cette pratique était maintenue, à quel aventurier la France risquerait-elle de confier son destin ?

2°/La Constitution de la Vème République a été taillée sur mesure pour le  général de Gaulle: la démocratie a été dévoyée en monarchie républicaine, si toutefois cet oxymore a un sens. Voici des décennies que je dénonce cette déviance et je  peux  constater qu'elle est enfin reconnue. Cette déviance est celle d'un "pseudo parti majoritaire" qui "étouffe dans l’œuf" toute initiative autre que celle de l'exécutif. C'est celle de la pensée unique. De Gaulle méprisait profondément ses propres députés et c'est à lui que l'on doit leur appellation de  "godillots". Et nous venons d'avoir deux exemples de cette "dictature", deux députés du parti présidentiel ont manifesté leur désaccord chacun sur un texte de loi différent, ils ont été immédiatement expulsés de leur parti ! Par euphémisme, on leur a fait dire qu'ils avaient démissionné. Mitterrand avait très bien analysé et dénoncé cette entorse à la démocratie, mais, une fois élu, il s'était empressé d'oublier  trouvant que le costume royal était fort seyant. (Sa première manifestation publique a été de recevoir la reine d'Angleterre à Versailles, haut lieu symbolique, avec tout l'apparat grandiose : carrosses, grandes eaux... ! Les gouvernements qui se sont succédé n'ont pas hésité à appliquer l'amendement 49-3 (imposer à l'Assemblée l'adoption d'un texte immédiatement et sans vote) et Sarkozy s'est même payé l'audace d'annuler le résultat d'un referendum ! Ce R.I.C que les gilets jaunes réclament à cor et à cri, oubliant les déboires passés.

3°/ Les partis politiques d'opposition, dépossédés de leurs prérogatives, sont devenus des coquilles vides, en attente d'une prise éventuelle du pouvoir, d'où, comme nous l'avons souligné, l'absentéisme. Le parti se résumait à une commission d'oligarques préoccupés des élections suivantes - leur préoccupation étant de faire élire des affidés de "confiance" qui renforceraient tel ou tel courant dominant d'où les parachutages et les conflits pour obtenir le secrétariat ou tout autre fonction interne dominante. Un spectacle désolant de clientélisme qui, une fois révélé sur la place publique, a grandement contribué à la décrédibilisation des partis.

4°/ La démocratie parlementaire doit être structurée et s'appuyer sur le régime des partis. Les partis doivent redevenir un lieu de citoyenneté et de cohésion sociale. (Nous avons été frappés de constater combien - du moins lors des premiers samedis, sur les ronds-points - un courant de sympathie unissait ces "gilets" qui, pour la plupart, ne se connaissaient pas la veille !) Les partis, à l'échelon primaire des sections, doivent retrouver cette cohésion, autour de valeurs culturelles partagées, et leurs fonctions actives : participative et délibérative. Les permanences ne doivent plus être ces lieux de jérémiades où chacun, dans un relatif isolement, vient chuchoter tel ou tel avantage "pour le fils qui..., la fille... qui va se marier et cherche un logement", quand ce ne sont pas "des griefs contre tel ou tel voisin...". Ces pratiques d'un autre âge doivent être éradiquées, l'adjoint, ou l'adjointe, n'est pas une assistante sociale même si - parfois, dans le cas d'une personne démunie- il peut exceptionnellement intervenir auprès d'un service municipal ou préfectoral.

La section locale où se réunissent les adhérents doit redevenir la base même de la démocratie, elle doit perdre sa fonction électoraliste: la réunion de quelques "affidés", de "petits soldats" le plus souvent méprisés, tout juste bons à distribuer des tracts dans les boites aux lettres ou de "claquer" pendant les réunions électorales- après quoi on les oublie le temps de la législature ! La section doit devenir un atelier, une ruche bourdonnante.  Des réunions exceptionnelles doivent permettre des échanges entre les sections locales, voire régionales qui permettent d'ouvrir les esprits et d'affiner la réflexion.

Mais pour qu'une telle révolution ait lieu, il faut qu'à l'échelon national les responsables aient conscience que c'est la seule solution pour redonner au Parlement toute son authenticité. C'est à ce titre que la République peut être sauvée. La politique ne se fait pas sur les trottoirs, ni dans les boudoirs des aristocrates, ni dans des parlottes électoralistes. Sans vouloir faire vibrer la corde  alarmiste,  qui n'est pas conscient -même confusément - que la France est au bord d'un effondrement, à la fois militaire (menace islamiste latente), économique, social et même - culturel ?

Je demeure à la disposition de ceux
qui voudraient apporter des compléments ou des contradictions.

 

 

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