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Bravo, M.Jean-Michel Blanquer !

pythecos-9.jpg Si je demeure prudent sur l'action jacobine du Président-Jupitérien, j'applaudis à l'action du Ministre de l'Education Nationale... dans l'espoir que ses dispositions soient réellement suivies d'effet. Et pourquoi ne le seraient-elles pas devant l'évidence des mesures prises et attendues par la majorité des enseignants ?

      Docteur en Droit, philosophe, diplômé de Sciences-Po, recteur de l'académie de Créteil, directeur général de l'enseignement scolaire en 2010, à la tête de l'ESSEC en 2013 (Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales), M. Jean Michel Blanquer est issu du sérail. Il allie - à la fois - la compétence universitaire, la connaissance du milieu enseignant et une méthodologie patiente mais ferme. Parmi les nombreux ministres qui se sont succédé, certains avaient des compétences (Bayrou, par exemple) mais ils se sont  effacés devant les syndicats gauchistes, ils étaient de simples faire-valoir appliquant la politique des inamovibles fonctionnaires du ministère qui, dans leur utopie pédagogiste, ont été les fossoyeurs de nos écoles (primaires - collèges - lycées).

    Pour ne pas heurter le "mammouth", cher à l'ex-ministre Allègre, le ministre est un adepte de la "médecine douce": ne pas heurter les extrémistes, rassurer : "il n'y aura pas de de loi Blanquer; Et de fait, il n'interdit rien, mais ...  il autorise tout, de sorte qu'il reconstruit ce qui depuis plus de 40 ans avait été méthodiquement déconstruit, sous l'étendard de la pensée unique du déconstructivisme.

    Ainsi il donne la priorité au primaire auquel il assigne " l'acquisition des fondamentaux", le credo de tous ses prédécesseurs... à la différence qu'il en donne les moyens.


     Il tranche sur les méthodes d'apprentissage de la lecture. Il condamne la méthode globale, qui n'avait jamais été appliquée, il n'interdit pas la méthode mixte, chère aux enseignants, mais autorise l'antique  méthode syllabique, chère à une majorité de parents. Pour paraphraser une formule célèbre: qu'importe le "livre" pourvu qu'on ait l'ivresse... de la lecture ! Les ZEP (zones d'éducation prioritaires) posent problèmes, les effectifs des classes préparatoires (CP) sont divisés par deux.

    Les rythmes scolaires, autre souci pour les familles et les municipalités, qu'elles soient urbaines ou rurales, par l'introduction des TAP (Travaux d'Activités Périscolaires): comment trouver  des encadrants compétents et les financer ?  Le ministre tranche : aucun problème, les TAP ne sont plus obligatoires et les rythmes scolaires sont laissés au  choix des familles en concertation avec les municipalités. (Rappelons qu'avant mai 68 et même après, les activités para-, péri-, postscolaires étaient assumées par les enseignants eux-mêmes sous l'égide des "œuvres laïques" Et ces activités: bibliothèque, cinéma, sport, et colonies de vacances à thèmes distractifs et éducatifs étaient de grande qualité.Leur succès tenait au fait qu'elles n'étaient pas obligatoires mais librement consenties).

      Dans l'enseignement secondaire les mêmes priorités sont données à l'efficacité. Ainsi les E.P.I (enseignements pratiques interdisciplinaires) qui ont donné lieu à quelques bons résultats, mais aussi à de nombreuses fantaisies et surtout à une perte de temps au détriment des disciplines de base, ne sont pas interdits, ils sont mêmes introduits dès la classe de 6ème, mais il sont très largement assouplis, l'essentiel est que les élèves en aient accompli un durant leur scolarité, lentement mais sûrement cet enseignement est appelé à disparaître à court ou moyen terme.

    A l'inverse, sont rétablies les classes élitistes, bilangues,  sections européennes, enseignement - à part entière - du latin et du grec. Nous nous sommes déjà longuement exprimé sur cet enseignement. Rappelons que ces deux langues, dites mortes, sont bien vivantes, qu'elles sont le pilier non seulement de notre langue (le français) mais celui des langues romanes européennes et bien au-delà pour ceux qui suivent le blog hebdomadaire du  belge  Frédéric Blondiau "le dimanche indo-européen". Ces deux langues sont la base et le ferment de notre culture (philosophique, juridique, littéraire, etc.) Rappelons encore que l'apprentissage de ces langues impose une gymnastique intellectuelle égale à celui des mathématiques et qu'elles ajoutent à l'esprit rationnel (pensée logique), l'esprit de finesse. Un problème demeure: le recrutement de professeurs - la suppression du CAPES (lettres classiques) ayant tari la source.

     La ministre Belkacem avait supprimé les classes à option sous le prétexte qu'elles accentuaient les inégalités (avec en prime, cette hypocrisie: les enfants des classes privilégiées pouvaient : échapper à la "carte scolaire" qui imposait l'établissement d'accueil - et - s'inscrire dans des "bons" établissements, réputés pour ne pas respecter les limitations gouvernementales ! C'était pour la majorité des élèves le nivellement par le bas ! Et nous avons pu mesurer la descente aux Enfers de notre Education Nationale, naguère prise pour modèle ! Le ministre lutte contre cette classification et donne à chaque principal, chaque proviseur la possibilité de dispenser - à l'intérieur de chaque établissement - des sections élitistes avec la possibilité de passerelles entre les différents niveaux. Sur ce point, la mesure est excellente mais se heurtera aux difficultés d'adaptation (enseignants - horaires d'occupation des salles - nombre de salles, etc.)

     Dans cette optique élitiste, le ministre préconise le retour aux manuels, particulièrement en français, aux manuels du type Lagarde et Michard qui offraient à la fois une vision chronologique et thématique de notre culture française. Et d'une façon plus générale, il demande aux enseignants de redonner, le goût de la lecture et - au-delà - d'inciter la fréquentation et la curiosité littéraires, à la base de ce que nous appelions : les humanités... et cette incitation s'étend à l'histoire (chronologique) et à la géographie.

    Il faut mettre également à l'actif de notre nouveau ministre le retour au redoublement, mais un redoublement intelligent. Laissé à l'arbitraire des enseignants qui connaissent le mieux les "performances" de leurs élèves, mais après que l'élève et ses parents aient été prévenus longtemps à l'avance de cette éventualité et après avoir offert des heures de "remise à niveau" .
Toute la difficulté tient à la difficulté d'application de cette heureuse initiative. Quoi qu'il en soit, c'est une mesure incontournable. Un élève qui passe dans la section supérieure sans avoir acquis les ressources nécessaires est un élève définitivement abandonné.

   Toutes ces mesures sont des mesures de bon sens, elles tiennent dans le rétablissement de ce qui n'aurait jamais dû être bouleversé par un pseudo-égalitarisme de mauvais aloi. Le chantier demeure ouvert, parmi  les problèmes à résoudre : les examens (entrée en 6ème - brevet- baccalauréat ),  la place de l'instruction informatique et de l'intelligence artificielle, la laïcité face au multiculturalisme. Nous y reviendrons dans nos prochains billets.

        

                                                                                                  

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