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Présidentielle-6

La nominationpythecos-6.jpg du 1er ministre, en attente de la nomination du gouvernement, a t-elle  infirmé votre vision d'une "révolution" ?

Certainement pas ! Et je remarque un mouvement général des observateurs pour confirmer la fin d'un cycle et l'ouverture d'une nouvelle ère ou plus rien "ne sera comme avant."

       Il est trop tôt pour mesurer l'impact sur la politique politicienne, nous devons attendre les élections législatives pour jauger la réaction des partis politiques traditionnels. Toutefois on ne peut nier le tsunami politicien auquel on vient d'assister: à l'extrême gauche le PC a disparu, les insoumis chers à Mélanchon ne représentent pas le prolétariat ouvrier mais celui des employés urbains, le parti socialiste, qui au congrès d'Epinay avait remplacé la SFIO, le parti gouvernemental, a implosé, quant à la Droite ( avec son allié  Centre-droit) qui pensait tirer les marrons du feu et se voyait bénéficier de l'alternance coutumière, s'est largement fissurée en plusieurs blocs, semblables à autant d'icebergs à le dérive. L'extrême droite a rassemblé les ruraux laissés pour compte, ses progrès sont incontestables mais elle se heurtera au "plafond de verre" qui lui interdit une majorité, elle est elle-même fissurée par le départ de Marion Maréchal. Attendons donc, mais le séisme a bien eu lieu.

       La fin d'un cycle, une ère nouvelle, il suffit de constater les mutations profondes au cours du cycle précédent (XXème siècle). La première d'entre elles (nous ne les traitons pas par ordre d'importance) est la quasi disparition du monde rural traditionnel. Les statistiques sont éloquentes:

         -  A la fin de la première guerre mondiale, début du cycle, plus d'un Français sur 2 est un paysan (54 %) ;
          -  à la fin de la seconde guerre mondiale, la décrue est à peu près maintenue: 46 %;
          -  en 1968, la décrue se poursuit 35 % , elle va s'accélérer ....
          -  en 1985 : 8 %
          - aujourd'hui moins de 4% !

      Cette décrue de la population rurale a pour corollaire une urbanisation sur laquelle nous reviendrons et un déséquilibre des territoires: des mégapoles et un désert rural que le XXIème siècle aura à gérer.
        Mais ce déséquilibre de peuplement ne signifie pas que l'économie agricole s'est effondrée, bien au contraire ! Cette dépopulation est due au remembrement des terres :  les grands surfaces qui ont remplacé les mini-parcelles, où les travaux étaient manuels et peu rentables, ont permis la mécanisation et l'exploitation industrielle de l'agriculture. Avec 9 milliards d'euros, les produits agroalimentaires occupent le 3ème rang de notre balance commerciale derrière l'industrie aéronautique (12 milliards d'€) et l'industrie automobile (11 milliards d'€). De plus elle occupe le 1er rang en Europe, et le 2ème rang à l'échelle mondiale.
        Toutefois cette industrialisation se heurte à un déséquilibre écologique ( modification des paysages et des répartitions agraires, emplois de produits nocifs, etc. constituant une menace pour la planète) L'écologie, dont on ne se souciait pas (ou peu) au siècle précédent deviendra prépondérant. Un autre problème vient de surgir au cours de ces dernières années : la prospérité des terres exploitées industriellement attire des convoitises internationales, les terres étant vendues (actuellement et principalement) aux Japonais et aux Chinois qui voudront accélérer l'industrialisation et les bénéfices conséquents: la France vendue, morceau par morceau, comme son industrie, ses hôtels, ses aérodromes, ses clubs sportifs etc....

           Ce problème, de la ruralité, né au cours des dernières décennies du XXème siècle, sera l'un des problèmes majeurs du XXIème siècle.

                                                                                                        (à suivre)

 

 

 

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