Pourriez-vous, avant de développer votre pensée, préciser ce que vous
entendez par "révolution" ? Car il semblerait que votre démarche-même
soit mal interprétée.
Volontiers, même si ce détour repousse notre propos. Nous sommes au cœur d'une action, une action qui peut prendre chaque jour des aspects divers et complexes. Prendre son temps allie la prudence à une certaine sagesse.
Or donc, vous vous demandez ce que j'entends par "révolution". Comme le plus souvent, je prends les mots en leur sens littéral. Le mot est emprunté au bas latin "revolutio" et plus particulièrement au supin du verbe correspondant :"revolvere". Le sens se dégage intuitivement avec le participe passé "révolu". Une révolution, en astronomie, désigne un mouvement circulaire par lequel un astre revient à son point de départ, la révolution marque l'achèvement d'un cycle, et par métonymie la durée de ce cycle. D'où la "révolution séculaire" que j'ai évoquée dans les notes précédentes. Toutefois j'apporte une nuance importante, issue de mon cours d'histoire littéraire où à propos des cycles répétitifs: classicisme, romantisme, baroquisme, leur révolution s'accompagne d'une élévation, d'une progression, le point d'arrivée étant plus élevé que le point de départ - (ce que l'on retrouve dans l'expression "un escalier à double révolution"). C'est pourquoi je préfère qualifier la révolution de "révolution spiralée", qui prend en compte l'évolution, telle que Darwin l'a imaginée et démontrée et ce - même si la théorie darwinienne est aujourd'hui sujette à de nombreuses et nouvelles interprétations... normales - puisque la théorie darwinienne est évolutive.
Le sens de "changement brutal, provoquant troubles, émeutes, voire terreur, est récent (fin du XVIIIème siècle), il est emprunté à l'anglais "revolution", changement de dynastie, et sera appliqué (stricto sensu) à la révolution française de 1789... régicide. Je concède que par affaiblissement langagier, le sens second l'emporte sur le sens premier. Doit-on, pour autant, accepter la maltraitance actuelle de notre langue maternelle, support de notre pensée ?
Je voudrais également corriger des intentions perverses que l'on me prête: un engagement politique ... qui serait de droite pour les uns, de gauche pour d'autres ! Je n'émets pas des jugements de valeur ! Comment le pourrai-je ? puisque je suis habité en permanence par le doute ! Je viens d'éditer un petit recueil de pseudos-poèmes, certains de mes amis intimes retrouveront la page 65:
j'avais faim et soif
j'ai croqué la pomme mais
la pomme était véreuse
j'ai mangé du bon, j'ai mangé du mauvais
le bon et le mauvais se sont mêlés
je ne sais plus si je sais
Et c'est pourquoi, amis lecteurs, je fais souvent appel à vous, pour confirmer ou infirmer - de façon, au final, d'affiner ma propre réflexion. De quel droit me permettrai-je d'énoncer un jugement de valeur ? Je ne prends pas "position", je suis un observateur, je décris, j'essaie (comme on dit) d'expliquer le pourquoi du comment. J'essaie d'être le plus "objectif" possible, et pour cette raison, je dénonce les mythes, pas les mythes issus de la mythologie grecque, qui sont des paraboles pour expliquer les idées abstraites de la philosophie, mais les mythes des historiens qui "romancent" (donc déforment) les faits historiques pour exalter le "patriotisme" et faire de "bons Français" ... de "bons soldats" ! Telle était du moins l'histoire de France racontée par Lavisse, ou, à un autre degré, l'Histoire de Michelet. Je m'élève également contre les idées "toutes faites",la pensée unique, sœur de la "propagande". Je décris, je rassemble, je présente : à vous lecteurs de faire votre propre opinion.
(à suivre - Présidentielles-6)