Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Algérie: Sétif mai 1945

Suite à l'insurrection du 8 mai 1945 à Sétif (Algérie), la répression fut démesurée, mais ne mettre l'accent que sur la répression, en occultant l'insurrection et les crimes commis en son nom, c'est fausser l'histoire. C'est substituer à l'Histoire la propagande. Des historiens, dont l'honnêteté, la compétence ne peuvent être mises en cause: Guy Pervillé, François Cochet, Roger Vétillard, Maurice Faivre, (entre autres), ont éprouvé la nécessité de publier une vigoureuse mise au point qui a valeur de protestation. Nous reprenons ici l'essentiel de leur communiqué.

"L'explosion de violence de mai 1945 avait pour origine un projet d'insurrection nationaliste, dans le but d'installer dans une "zone libérée" un gouvernement provisoire algérien présidé par Messali Hadj principal dirigeant du Parti du Peuple Algérien. Ce gouvernement devait siéger à la ferme Maïza près de Sétif. Mais l'évasion ratée de Messali qui était en résidence surveillée à Reibell et son transfert à Brazzaville ont modifié ces plans.
   L'émeute n'est pas due à l'indignation provoquée parmi les manifestants par la mort du porte-drapeau Saâl Bouzid mais à une véritable insurrection armée qui a fait 23 morts et 80 blessés européens, dont la régisseur du marché Gaston Gourlier tué 2 heures avant le début de la manifestation et d'autres par arme à feu dans les minutes qui ont suivi les altercations entre forces de l'ordre et manifestants. Les forces de l'ordre intervinrent et ramenèrent le calme en moins de 2 heures. (bilan: 35 tués, des dizaines blessés).
   Au même moment dans une vingtaine de localités de la région (Périgotville, Chevreul, Kerrata, etc.) plus de 60 Européens sont tués.
   Le lendemain, dans une dizaine de villages, les Européens sont agressés: 12 morts et 2 blessés.
[L'armée n'est pas à cette époque habilitée à "maintenir l'ordre" et les effectifs de la gendarmerie sont nettement insuffisants: 40 hommes à Sétif, 3 ou 4 à Kerrata, Chevreul, Lafayette. Devant cette insuffisance et la nécessité ressentie de se défendre, le sous-préfet crée une milice civile. Hélas, car c'est cette milice civile qui par vengeance procédera à une répression incontrôlée et condamnable. Toutefois d'autres milices furent créées à Constantine, Bône, Djidjelli, El Milia; aucune de ces milices n'a commis d'exaction.]
 
La répression ne débute que le 9 mai. Elle concerne les communes où les Européens ont été visés. Elle sera démesurée mais n'atteindra jamais le nombre inconsidérément avancé par le PPA, puis le FLN.
    Aujourd'hui les médias oublient les réalités d'hier: le Parti Communiste, qui participait alors au gouvernement de la France, dirigé par le général de Gaulle, demandait de:
   "passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l'émeute. Il ne s'agit pas de vengeance, ni de représailles. Il s'agit de mesures de justice. Il s'agit de mesures de sécurité pour le pays."

Nous nous associons volontiers à cette mise au point (signée par une trentaine d'historiens), tout en reconnaissant qu'il s'agissait bien de représailles, recherchées et provoquées par le PPA (ancêtre du FLN). Les Européens sont tombés dans le piège qui leur était tendu. Mais comment ne pas comprendre ces Européens qui ont vu les membres de leur famille, leurs voisins, massacrés aveuglément et qui étaient désormais tenaillés par la peur. Les événements de Sétif sont le "brouillon", la "mise au point" du terrorisme qui sera quelques années plus tard  étendu à toute l'Algérie et dont les "métastases" ont gagné aujourd'hui l'ensemble du Moyen-Orient et une partie de l'Afrique musulmane.

Les commentaires sont fermés.