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Education Nationale

Education Nationale

Depuis des décennies, l'Education Nationale, s'écroule et semble t-il, inexorablement. Le constat est général, il fait même l'objet d'un aveu de la part de la ministre présente. La réforme envisagée sera t-elle efficace ? Certainement pas, elle ne fera qu'aggraver la situation actuelle. Le mal est-il réellement diagnostiqué ? Quand un édifice s'écroule, ce n'est pas une couche de peinture au 1er étage (collège) ou au 2nd (lycée) qui fera cesser le délabrement. Ce sont les fondations-mêmes  qu'il faut revoir, c'est à l'école élémentaire qu'il faut chercher les causes. Certes, elles sont nombreuses, mais l'une d'entre elles est flagrante: le % d'enfants n'ayant pas maîtrisé la lecture à l'entrée en sixième est considérable et cet "analphabétisme" corrompt l'apprentissage des autres disciplines. Des professeurs de mathématiques, de sciences se plaignent de ce que certains élèves, à leur entrée en 2nde,  sont incapables de comprendre l'énoncé, même simple, d'un exercice. Les enfants d'aujourd'hui sont-ils plus sots que l'étaient leurs parents à leur âge ? Certainement pas. Je pense même qu'ils sont dans l'ensemble plus éveillés ! Les "maîtresses" (car il semblerait que les "maîtres" se font de plus en plus rares) sont-elles moins pédagogues ? Pas davantage. D'où vient alors cette carence ?
      Quels que soient les excellents arguments avancés par l'association "SOS Education", la méthode de lecture n'est pas à mettre en cause. Le retour systématique à la méthode syllabique n'est pas une solution. On peut offrir aux enfants d'autres déchiffrement que celui de:
                          "bébé a bu le lolo de la mumu"         ou
                          " la pipe à pépé pue"
La méthode globale est mise en accusation, mais cette méthode est rarement utilisée dans les écoles, les manuels mis à la disposition des maîtresses et des élèves s'appuient sur une méthode mixte qui, par définition emprunte aux deux méthodes,  globale et syllabique.
     Je peux en témoigner par expérience personnelle: j'ai enseigné, en milieu rural, dans une classe dite "unique" (élèves âgés de 5 à 14 ans), pendant une dizaine d'années. Les élèves de CP étaient "débrouillés" à Noël, et maîtrisaient la lecture à Pâques; au troisième trimestre, ils abordaient la lecture courante. Des collègues ont confirmé qu'il en était de même dans leurs classes. 
      Je m'inspirais, pour la progression, de la méthode "Picard" (Colin), méthode que j'adaptais à mes élèves. D'une année sur l'autre, le degré de curiosité des élèves, leurs capacités, leurs aptitudes pouvaient varier, ce n'était pas à l'élève de s'adapter mais à l'enseignant que j'étais. Inutile de préciser que la qualité de lecture des élèves, au sortir du CP, facilitait grandement mon enseignement dans les sections supérieures.
     Chaque séquence ne dépassait pas 15 minutes, durée maximale d'attention d'un élève de 6 ans. Elles se succédaient dans cet ordre:

- révision de la phrase étudiée la veille et lecture de la phrase du jour;
- apprentissage global des mots nouveaux;
- décomposition des mots nouveaux en syllabes;
- décomposition des syllabes en sons (consonnes, voyelles...)
- recomposition de mots (liberté de recomposer des mots nouveaux, jeu qui passionnait les enfants !)

    De façon à favoriser la mémorisation (auditive, visuelle, tactile), la lecture proprement dite était accompagnée de manipulation (celle des étiquettes sur lesquelles les syllabes étaient écrites - à cette époque lointaine, les étiquettes étaient...manuscrites, aujourd'hui elles sont fournies par les éditeurs) et d'écriture . A la fin de l'année scolaire, le classeur de l'élève recensait environ 750 mots. A la fin du cours élémentaire, ce nombre s'élevait à environ 1500 mots, le plus souvent mémorisés dans leur contexte, c'est-à-dire correctement orthographiés.

Je ne doute pas que cette méthode soit encore employée avec le même succès et dans bien des établissements, mais pourquoi ce taux d'échecs constaté ? (à suivre)

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