Un préalable toutefois. A qui ferait-on croire qu'un homme quasiment inconnu de tous, émergeant à peine depuis deux ans , intelligent certes mais surtout bon comédien, ait pu se présenter de lui-même comme étant l'homme providentiel, le sauveur de la France, pour peu qu'on l'élise à la Présidence. Certes ce n'est pas le premier, en deux siècles, nous en avons connu trois, comme nous l'avons évoqué précédemment: Bonaparte, Napoléon (le neveu du précédent) et........
de Gaulle .Mais ces trois personnalités étaient fort connues des Français et se présentaient avec une solide réputation, et dans le contexte d'une rupture de régime. Que le candidat Macron soit énarque, la carte n'est pas maîtresse. L'ENA n'est plus l'école prestigieuse qu'elle était, on peut être reçu à l'ENA et collé à Normale Sup ! Et le dit Macron entre dans cette catégorie. Les promotions succédant aux promotions, les énarques sont aujourd'hui des milliers qui pourraient prétendre à la Présidence. Vous imaginez une nuée de candidats ? Comme une nuée de sauterelles ? Quand Jeanne désespérait du royaume, elle a saisi le petit Charles par le collet de son manteau, l'a hissé jusqu'à Reims et lui a dit: "maintenant tu es roi, prends tes responsabilités !" Il est vrai que Macron n'aurait eu besoin de personne pour se hisser sur les pentes de l'Olympe, puisque, dit-il lui-même, il est Jupiter en personne ! Et je rappelle ma note précédente: Jupiter = Zeus = dieu
Comment avaler de telles billevesées ?
Macron n'est pas le produit de je ne sais quelle génération spontanée. Il a été, il est, et sera (pour combien de temps) propulsé par des forces inconnues. Si certaines causes sont indubitables, d'autres tiennent à des hypothèses plus ou moins solides et je n'aurai pas trop de votre aide pour démêler le vrai du faux. Songeons que le mythe gaullien est toujours ferme dans l'esprit de beaucoup, d'autant plus que ces-dits laudateurs ne l'ont pas connu et sont influencés par un récit historique tendancieux, mythique.
1.- Dès que Pythecos a connu la candidature de Macron, il a crié au "scandale" car la candidature échappait à la règle de la démocratie parlementaire. Que ce soit sous la 3ème, la 4ème ou la 5ème République, les candidats à la Présidence ont un passé électif et sont choisis parmi les Parlementaires. Cette entorse à la légalité républicaine serait - à elle seule - cause de l'invalidité du processus électoral qui a suivi. Cette entorse porte un nom: Coup d'Etat.
Voici les mandats électifs des présidents successifs sous la 5ème République :
Georges Pompidou : conseiller municipal - député -
Valery Giscard d'Estaing : maire - conseiller général - conseiller régional (Président) - député - député européen -
François Mitterrand : maire - conseiller général (Président) - député - sénateur -
Jacques Chirac : conseiller municipal - conseiller régional (Président) - maire (Paris) - député -
Nicolas Sarkozy: maire - député -
François Hollande: conseiller municipal - maire adjoint - président de communauté de communes - député - député européen -
Tous et avant eux, les Présidents de la 4ème et de la 3ème Républiques ont été - au moins - députés de la Nation :
Emmanuel Macron : aucun mandat électif.
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2.- Les candidats à l'élection présidentielle le sont à la suite d'une consultation démocratique interne à un parti politique (ou un regroupement de partis proches idéologiquement) dont le candidat, désormais, sera le seul représentant. En 2012 le Parti Socialiste a ouvert cette désignation aux sympathisants, non adhérents, élection préalable baptisée "primaire" . En 2017, ce mode a été repris par les socialistes alliés pour l'occasion aux écologistes; le parti de droite allié aux centristes a organisé ses propres primaires. Notons, au passage, les partis supports des candidats sous la 5ème République: Pompidou (UDR) - Valery Giscard d'Estaing (PNRI + UDF) - Mitterrand (PS) - Chirac (RPR + UMP) - Sarkozy (UMP) Hollande (PS).
Certes le candidat Macron a créé une association type 1901 (REM - République en Marche) dont les statuts ont été déposés au registre du commerce et des sociétés à Amiens le 6 mars 2016. Cette association avait pour vocation de se transformer en parti politique, mais ce parti n'existait pas en tant que tel pendant la campagne électorale; les statuts du parti politique n'étaient pas déposés à l'heure des législatives, l'assemblée constitutive (Congrès) ayant été programmée après les élections. On ne saura jamais si Macron battu, ce parti aurait vu le jour. Pour adhérer à la REM, il suffisait d'en faire la demande électroniquement, l'adhésion était d'autant facilitée qu'elle était gratuite ! Ce n'est qu'après l'élection que fut désignée (et non élue) une présidente: Catherine Barbaroux, apparue brièvement sur les écrans, et, depuis, disparue mystérieusement. Quoi qu'il en soit, la candidature de Macron n'a pas été la conclusion d'un débat démocratique au sein de son association (REM) Macron s'est auto-désigné candidat à l'élection présidentielle. Ce n'est pas un procédé démocratique, mais autocratique, il rappelle le Coup d'Etat de Bonaparte. Ce que les journalistes politiques ont à juste raison dénoncé.
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-"Mais rien ne dit dans la Constitution que ces deux conditions soient nécessaires ! Tout individu âgé de 18 ans et n'étant pas sous le coup d'une condamnation peut présenter sa candidature à la Présidentielle !"
C'est exact, et ce qui m'a frappé lorsque j'ai relu la Constitution à la recherche desdites conditions nécessaires pour être candidat, c'est précisément le mutisme de la Constitution : il est simplement précisé que l'élection a lieu au suffrage universel direct pour une mandature de 7 ans, renouvelable ! De Gaulle avait un tel mépris du Parlement qu'il a légitimé sa présidence en se faisant élire par un collège de plus de 80 000 grands électeurs, à seule fin de "noyer" les voix des 925 Parlementaires (577 députés + 348 sénateurs !) il réussira, néanmoins, à faire adopter l'élection au suffrage universel par referendum le 28 octobre 1962. Il faut souligner que ce referendum violait l'article 89 de la Constitution qui stipule l'approbation préalable de chacune des deux chambres (députés-sénateurs). Ce referendum - sur décision de l'exécutif, était en réalité un plébiscite - lequel renvoie aux coups d'état bonapartiste et napoléonien.
Il est évident que l'élection présidentielle nécessite des règlements précis, ils seront édictés par une loi organique votée par le Parlement (et donc modifiable... à chaque élection (!)). cette loi organique prévoit la saisine systématique du Conseil constitutionnel.
A défaut de loi constitutionnelle, l'esprit de l'élection présidentielle a été défini par Georges Pompidou qui avait succédé au général :
1°/ Avoir atteint une dimension nationale incontestable (= notabilité)
2°/ Etre au pouvoir,ou l'avoir exercé auparavant (= expérience)
3°/ Avoir l'appui d'un bon appareil de parti (= parlementarisme)
Ce sont ces considérations que j'ai relevées (cf. supra) à travers les élections des présidents précédents et leur(s) support(s) de parti(s). A l'inverse, Macron a cré la surprise dans l'opinion nationale qui le connaissait à peine - il n'a exercé aucun mandat électif - il s'est appuyé sur un mouvement politique virtuel.
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-"Euh.... oui.... bon... .peut-être... mais... a t-il respecté les conditions édictées pour la circonstance ?"
1./ Apparemment, oui, mais nous n'en sommes pas encore totalement sûr. Certes, il a l'âge requis, même si cet âge ne confirme pas une longue expérience de la politique. Certes il est entré au cabinet du président Hollande dont il a inspiré la politique économique; politique qu'il a même dirigée pendant deux ans et qui s'est révélée être non seulement un fiasco total, mais un danger (uberisation) (!). Certes il a rassemblé les 500 formulaires de présentation, recueillis dans au moins 30 départements et collectivités d'Outre-Mer et les a présentés à temps. Certes il a déposé devant la H.A.T.V.P. (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique) une déclaration patrimoniale qui a été validée par ladite autorité mais un doute subsiste : le banquier Macron a déclaré avoir gagné près de 3 millions d'euros pendant ses 3 ans à la banque Rothschild, or sa déclaration ne fait état que de....
Déclaration patrimoniale déposée par Macron devant la HATVP (sources: Le Monde)
immeubles bâtis et non bâtis......... néant
parts de société civile immobilière: néant
biens mobiliers divers.................... néant
véhicule à moteur.................. ....... néant
fonds de commerce....................... néant
biens (etc) à l'étranger............. néant
instruments financiers :
valeurs non cotées en bourse...................................62 246, 00 €
Rothschild, Crédit mutuel, PEA.:...............................65 625, 94
Assurances - vie........................................................91 954, 82
Comptes courants bancaires et produits d'épargne. 89 073, 66
ACTIF.................................................................... 308 900, 42 €
PASSIF: Prêt Modulimmo pour financement de travaux : 350 000,00 €
Intérêts d'emprunt ................................................. 64 155,65
assurance-décès ..................................................... 8 874,48
Total passif.......................................................................... 423 030,13
(mensualités de 2420,42 sur 15 ans - restent à rembourser : 246 237,44)
Bizarre, vous pensez Bizarre ? Voici un candidat qui n'est pas propriétaire, mais a investi (dixit lui-même) dans les réparations d'un immeuble,(or, si cet immeuble n'est pas le sien, il s'agit d'un don...déclaration?) un candidat qui n'a pas de voiture (peut-être une bicyclette, (à la condition qu'elle ne soit pas à moteur) et la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, saisie par Anticor, n'a décelé aucun élément problématique... mais où sont donc passés les 2 748 065 € de Rothschild (entre 2010 et 2012) ? et les salaires de conseiller et de ministre (je n'ose les calculer le total serait.... olympien) ?
Circulez, il n'y a rien à voir
d'ailleurs, ce pauvre président, se plaint lui-même (interview à La Croix),
de ne pas gagner assez pour payer ses impôts.
Va falloir légiférer pour lui venir rapidement en aide :
soit diminuer, soit supprimer l'I.S.F (Impôt de Solidarité sur la Fortune)
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2./ Autres conditions nécessaires par les loi organiques du 11 mars 1988 et du 15 janvier 1990, " les campagnes électorales de chaque candidat doivent être organisées par une association de financement électorale. Des plafonds sont prévus pour les montants des dons de personnes physiques ou morales, ainsi que pour les dépenses totales de la campagne." Une campagne électorale étant onéreuse, les dépenses sont pour cette raison plafonnées, afin de ne pas créer de déséquilibre entre les candidats. Comme nous l'avons vu, la déclaration de patrimoine présente des zones d'ombre, nous attendrons le dépôt des comptes pour juger si ces comptes sont recevables. Nous savons, par expérience, que les comptes du candidat Sarkozy ont été rejetés, qu'un procès est en cours, et que le jugement, plus de 5 ans après, n'a pas encore été rendu !
Précisément, les campagnes de Macron pour rassembler des fonds, en particulier à l'étranger, Grande-Bretagne, Etats-Unis, sont l'objet, actuellement, d'une enquête judiciaire. Il est probable que l'actuelle ministre du travail, Murielle Pénicaud, servira de fusible, mais comme elle est trop utile pour ladite réforme (du travail), la justice... attendra la promulgation des ordonnances pour statuer et d'une pierre (la ministre) fera deux coups (la levée de fonds personnels par le candidat Macron alors dans l'exercice de ses fonctions ministérielles et les ordonnances en rapport avec la loi travail) ! Je suppose que le Président en reconnaissance de ce double dévouement lui trouvera un job rémunérateur. Exit ladite ministre, par ailleurs apparemment sympathique et compétente. Nous attendrons donc le développement de cette affaire judiciaire et l'approbation de comptes de campagne (dont on ne doute pas) pour conclure si oui ou non les règles démocratiques ont été respectées ou bafouées. Etant données les entorses à la démocratie, entorses que nous avons relevées (cf.supra), nos doutes sont justifiés et prégnants.
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3./ Une fois leur candidat désigné, les adhérents dudit parti concourent à faciliter la "campagne électorale" de leur candidat dans un cadre démocratique prédéfini (calendrier - supports - financement). A partir du moment où sa candidature est homologuée par les instances républicaines et la campagne électorale officiellement ouverte, le candidat - quel qu'il soit - bénéficie des mêmes droits à la parole et d'une sorte d'immunité. Si le candidat avait été pour des raisons diverses (en particulier judiciaires) inéligible, l'homologation de sa candidature lui aurait été refusée et le problème ne se poserait pas. L'homologation acquise, le respect est de rigueur (quelles que soient nos propres opinions). Or, la campagne électorale a été faussée et détournée par les médias, démultipliée par les réseaux sociaux, avec le participation probable mais occulte de la haute fonction publique et de la finance internationale. Ce détournement du débat démocratique porte un nom : les affaires.
Les Affaires
ou, à qui profite le crime ?
Les "primaires" ayant rendu leur verdict, le second tour des Présidentielles était annoncé - par les sondages et l'ensemble des journalistes - comme une confrontation entre Marine Le Pen et François Fillon. La candidate du FN était présentée comme un danger public pour la démocratie, et pire ... la république. Propagande éhontée, car tout observateur sérieux savait que - même si Marine Le Pen faisait un score honorable, elle se heurterait au second tour au "plafond de verre" qu'elle ne pourrait franchir : elle ne pouvait "ratisser" guère plus largement au second tour qu'au premier, impossibilité à laquelle s'était heurté son père lors de la consultation antérieure contre Chirac.. François Fillon sortirait donc vainqueur du duel et serait le prochain président. Les primaires en avaient décidé ainsi.
C'était sans compter sur les opposants à Fillon, venus de tous les horizons, y compris (nous le savons maintenant) de son propre camp, qui trouvèrent dans Le Canard enchaîné le canal idéal pour provoquer un "scandale" qui allait totalement discréditer le "candidat de la Droite et du Centre", songez donc... il avait employé comme assistante parlementaire son épouse, au prénom combien romantique et facile à retenir: Pénélope. Astucieusement, le Canard présentait cette annonce comme une révélation qu'aurait cachée le candidat Fillon, ce qui n'en n'était pas une comme nous le verrons, et chaque mercredi (jour de publication de l'hebdomadaire) le Canard ajoutait une petite touche, sur le montant des salaires "détournés" et, argument assassin et définitif, l'emploi de Pénélope aurait été fictif ! L'argumentation fut reprise, orchestrée et amplifiée par France info, et la plupart des hebdos (ce que nous avons montré dans un billet précédent) et donna lieu à des centaines de milliers de tweet sur les réseaux sociaux: salaud, fumier, voleur, rends-nous les sous pour certains, passéistes, les millions pour les jeunes progressistes et... autres déchaînements vulgaires et outranciers.
Pour se retrouver dans ce tohu-bohu médiatique, essayons de comprendre la réalité des faits:
Indemnité parlementaire :
Le salaire net d'un député a été porté à 5 362,92 € nets en 2012. Au salaire s'ajoute un certain nombre d'indemnités dont celle qui permet à un parlementaire de recruter 1 ou plusieurs collaborateurs (jusqu'à 5), désignés assistants ou attachés parlementaires. La somme allouée à cet usage est de 9 618 €. Précisions importantes - quand le parlementaire n'emploie qu'un assistant, l'enveloppe globale est réduite d'1/3 - quand le parlementaire emploie un membre de sa famille cette indemnité est divisée par 2.
Cette somme était auparavant attribuée directement au parlementaire, depuis 1975 elle est attribuée indirectement par le biais d'un contrat de travail de droit privé. C'est le député qui recrute, qui licencie, mais c'est "le service de la gestion financière et sociale" de l'Assemblée qui gère ce crédit pour le compte de l'élu, qui n'a donc plus un accès direct à cette indemnité. L'emploi d'un membre de la famille est à ce point reconnu licite puisque, dans ce cas, la somme allouée est diminuée de moitié (4 809 €). Le scandale de l'affaire Cahuzac fut tel que certains députés s'émurent et agitèrent le drapeau du népotisme. Bien que ne partageant pas ce point de vue, Fillon trouva plus raisonnable de se conformer à cette recommandation : il licencia son épouse après avoir payé les charges, CSG, etc. en bonne et due forme. Quoi qu'il en soit la révélation du Canard n'en n'était pas une, ce n'était qu'une annonce publicitaire pour "booster" les ventes ! Tout citoyen peut avoir accès aux comptes de l'Assemblée. De fait, certains s'y sont employés et ont compté le nombre de parlementaires qui employaient un membre de leur famille, ils seraient plus d'une centaine, mais ce nombre est fantaisiste car comment s'y retrouver? Une épouse, un fils une fille portent le même patronyme que le député mais les gendres ? les brus ? et surtout les ... maîtresses (cf. l'article précédent sur l'affaire Ferrand). Il y a aussi les arrangements entre copains, un député employant l'épouse du copain et réciproquement. Une affaire de ce type révéla cet arrangement et défraya même la chronique (j'ai oublié qui et quand). deux députés, et loin des moindres, divorcèrent pour épouser leurs assistantes qui étaient leurs épouses respectives! Les comptes Fillon furent épluchés, tout était légal, aucune entorse ! L'affaire Fillon s'est effondrée, le candidat pouvait reprendre sa campagne. Il n'y avait plus d'affaires Fillon.
Sauf que les attaques avaient été savamment dosées... l'affaire Fillon éteinte, naissait l'affaire Pénélope Fillon . Eh oui, songez donc, Pénélope était employée par son mari, employée... à ne rien faire ! Et les invectives de redoubler. Et pour corser l'affaire on retrouva une interview donnée par Pénélope à une amie Galloise (fière d'avoir pour patriote l'épouse d'un Président du Conseil), et dans cet entretien privé, Pénélope déclarait qu'elle ne se mêlait pas de politique. Sous la plume des journalistes, la déclaration devint un "aveu" ! Et les invectives de re-redoubler: salope, putain, voleuse, on a eu aussi des grenouilles de bénitier ...le bruit courut que Pénélope s'était suicidée ! Billevesées reprirent les "invectiveurs", cette fable a été inventée par... Fillon lui-même (calomnie ignominieuse). Cette campagne atteint un degré de violence inouïe d'autant que un fils et une fille du couple y étaient mêlés (Le couple a 5 enfants).
Or, laissons les invectives, les sarcasmes, et interrogeons-nous sur les attributions d'un assistant parlementaire ?
Attributions d'un assistant parlementaire.
Précision importante, être assistant parlementaire n'est pas un métier. Il n'y a pas de CAP "assistant parlementaire", bien que... pour un jeune diplômé qui aspire à "entrer" en politique, le passage par un poste d'assistant est une excellente introduction. Ainsi, Fillon, lui-même, commença sa carrière politique en étant l'assistant du député-maire de Sablé-sur-Sarthe, Joël Le Theule, par ailleurs... ami intime des parents Fillon : ce sont donc des relations humaines qui ont introduit le jeune François dans le monde politique et non la présentation d'un quelconque diplôme... L'apprentissage des fonctions politiques s'est fait "sur le tas".
Cet emploi définit les attributions de l'assistant, des attributions éminemment politiques: rédaction de notes, travail sur le texte des lois, les amendements, élaboration des interventions du député, de ses discours, communications avec la Presse, actualisation d'un site internet, etc.
Cette fonction se déroule dans l'enceinte même du Parlement, l'assistant reçoit une carte d'accréditation, il est reconnu par les huissiers mais aussi par nombre de parlementaires.
Mais il est une autre fonction, plus obscure, plus intimiste aussi, qui correspond à celle d'une secrétaire particulière: recevoir et enregistrer le courrier (abondant), tenir la permanence, recevoir les doléances, les transmettre au député, parfois le représenter lors d'une manifestation (par exemple l'arbre de Noël d'une école), etc. ces fonctions sont essentiellement locales. Cette fonction a pour cadre la circonscription du député et ne nécessite pas une présence physique dans l'enceinte du Parlement. Ce travail est le plus souvent attribué à une femme C'était cette fonction qu'assumait Pénélope, et comme Fillon n'avait pas cru nécessaire de louer un local particulier, la permanence n'était autre que son domicile. C'est au dire de Fillon l'emploi qu'occupait son épouse : de nombreux habitants de Sablé sont venus témoigner qu'il suffisait de sonner pour être introduit, reçu et écouté attentivement. Par la suite, Pénélope est même entrée en politique en devenant conseillère municipale de Solesmes.
Cette double fonction explique pourquoi les parlementaires ont souvent deux "attachés", l'un au Parlement, l'autre dans la circonscription où les tâches sont nombreuses, obscures parfois, et demandent le plus souvent, par le caractère intimiste desdites fonctions une grande discrétion.. Je rappelle la saillie d'un député communiste, harcelé par les journalistes sur l'emploi de son épouse : " vous voulez savoir le travail de ma femme, eh bien venez ! Elle est en train de nettoyer les chiottes de la permanence !" C'est une boutade, certes, mais elle traduit bien ces emplois familiaux, de véritables emplois qui naguère n'étaient pas rémunérés. Je suis né et ai été élevé dans une famille d'artisan-commerçant. Mon père était à la fabrication, ma mère était partout et tenait particulièrement la comptabilité. Mon frère était "l'assistant" de mon père à la fabrication. Mes deux sœurs étaient les "assistantes" de ma mère, tour à tour au ménage, à la cuisine, à la vente sur place, au conditionnement et aux expéditions. Ni ma mère, ni mon frère, ni mes sœurs n'étaient salariés. Le dimanche pour les sorties avec les copains et les copines, chacun avait une "pièce", très modeste. Il en était ainsi dans toutes les familles, en particulier chez les paysans. C'était, comme on dit... "dans l'ancien temps !" Faudrait-il revenir en arrière et condamner la rémunération des emplois familiaux ? J'ai dit dans un billet précédent que, moi-même, si j'avais été placé dans la situation d'un mandat électif, j'aurais employé ma propre épouse car elle a, outre les diplômes adéquats (dont un doctorat d'université), la sagesse et la discrétion qui s'imposent. Aujourd'hui les sénateurs s'opposent à la pseudo loi de moralisation qui voudrait interdire les emplois familiaux. Et je les approuve totalement.
Rémunérations attribuées à Pénélope.
Après avoir laissé entendre que les emplois de Pénélope étaient fictifs, le Canard distilla semaine après semaine des sommes qui peu à peu constituèrent un montant considérable dans l'esprit des lecteurs, à tel point que les manifestants huaient le candidat "rends-nous le million que tu nous as volé", il y eut même des députés pour avaliser cette présentation, "il n'a qu'à rembourser" ! Retenons le chiffre exact paru dans le canard, en fait de million, c'est 870 000 €. Cette somme représenterait la totalité des émoluments versés à l'épouse et aux enfants pour une "assistance" entre 1986 et 2012, soit ... 26 ans !
1.- Comment ce chiffre a t-il était calculé, alors que les salaires étaient exprimés en francs jusqu'au 1er janvier 2002, puis en euros ensuite ? Exemple de manipulation: pour faire accroire que Fillon est richissime, on montre dans la Presse le manoir (baptisé château) acheté par les Fillon en 1993 et on affiche le montant de l'achat 2 millions 400 000 F, dès que l'on aligne des millions, dans l'esprit du lecteur lambda la somme paraît énorme car les euros sont définitivement ancrés dans l'esprit des gens. En réalité, cette somme apparemment faramineuse représente moins de 366 000 € (moins qu'un appartement décent à Paris pour un ménage ayant 5 enfants). Appliquons ce raisonnement au salaire de Pénélope: entre 1986 et 1990, le salaire mensuel aurait été de 1387€ net. En 2006-2007 le salaire de Marie aurait été de 3805 €... brut... combien... net ? Je n'ai pas les éléments pour les calculer, mais il est plus frappant de présenter le salaire brut. Je me souviens d'un article publié par l'Express en mai 1968, article qui stipulait que les instituteurs étaient "grassement payés", d'où ma colère, alors que mon salaire ne me permettait pas d'offrir des vacances à mon épouse et à mes enfants ! J'écrivis au journal en lui envoyant ma fiche de paie. La rédaction s'excusa en reconnaissant " l'inexpérience du journaliste, un jeune " qui avait confondu ce qu'un instituteur coûtait à l'Etat et ce que touchait réellement ledit instituteur.
2.- Quoi qu'il en soit, les sommes perçues par l'épouse et les enfants de Fillon l'ont été dans un cadre légal et contrôlé par le service financier de l'Assemblée qui a reconnu qu'il n' y avait eu aucune malversation dans ces versements.
3.- Pour jauger ce que que représentent ces 870 000 € perçus pendant les 26 années retenues, faudrait-il faire une comparaison des prix, des valeurs. On peut toutefois faire des parallèles empruntés à l'actualité : 870 000 € en 26 ans, quand Macron a perçu 1 million d'euros (pas de francs) bruts il est vrai, par année de travail à la banque Rothschild. Et je me mets à la place de ce pauvre Macron qui a bien lieu de se plaindre quand il apprend que le tennisman Gaël Monfils (gains directs et indirects -publicitaires et placements) a perçu de juin 2016 à juin 2017: 46 millions d'euros ! (source: magazine économique: People with money). Et encore, Gaël Monfils n'était-il, au cours de cette année, que le 7ème joueur mondial. Et que dire des salaires de ces journalistes et présentateurs de radios et de télévision qui fustigent Fillon ? Au Canard ,les dirigeants émergent à 200 000 € nets annuels, et un journaliste (confirmé) touche 7 500 € de salaire mensuel moyen net. (Sous toutes réserves car il faudrait introduire 3 mois payés double et une prime annuelle, de quoi perdre son latin.)
Néanmoins, le 1er article accusateur du Canard était-il paru qu'une commission d'enquête était ordonnée, puis 2 jours avant le dépôt des candidatures à la Présidentielle, Fillon était mis en examen. Sur de simples affirmations et sans lui accorder la présomption d'innocence. Que penser des magistrats instructeurs ?
- " Précisément, le candidat Fillon déclare que s'il était mis en examen il retirerait sa candidature; or, il est mis en examen et ne tient pas sa parole, il se maintient; son honnêteté est forcément mise en cause, il se déconsidère aux yeux du corps électoral"
Il faut replacer cet épisode dans son contexte: l'accusation du Canard avait été bien cachée, rien n'avait filtré, Fillon découvre l'accusation en même temps que les lecteurs de l'hebdomadaire. Le choc est évidemment patent. En soi, Fillon regrette ce qu'il considère comme "une bulle puante", classique pendant les campagnes électorales, mais il l'admet, or, malgré les désagréments provoqués par ses adversaires, il se considère comme non-coupable, il est certain que tous les versements à Pénélope ont été faits dans la plus stricte légalité, il ajoute même que ses enfants ont profité temporairement de cet "assistanat". Confiant dans la justice, il la réclame, il est certain d'être blanchi et plus vite il sera blanchi plus vite il pourra présenter son programme à l'électorat. Et de fait, l'enquête menée auprès du bureau de l'Assemblée confirme sa déclaration, aucun fait délictueux ne peut lui être reproché. C'était sans considérer la perfidie du Canard qui semaine après semaine verse au dossier de nouvelles fausses "révélations" mettant en cause son épouse accusée d'emplois fictifs. Fillon prend deux avocats qui constituent un dossier justificatif et le remettent aux juges. Les juges prononcent la mise en examen, le jour même, alors que manifestement les quelques 800 et quelques pièces (?) n'avaient pu être consultées. Cette précipitation (deux jours avant la clôture des inscriptions) prouve à Fillon qu'il est l'objet d'une machination. Dans ce cas, les magistrats lui apparaissent aux ordres d'un adversaire invisible et sa déclaration devient caduque. Etre mis en examen ne signifie pas être coupable mais dans l'esprit des électeurs il en est tout autre : s'il n'était pas coupable il ne serait pas mis en examen, et la Presse abonde dans ce sens (cf.infra) (. Pour l'heure, posons-nous la question, les magistrats sont-ils neutres ?
Magistrats et magistrature.
La réponse est NON. Les deux pouvoirs, judiciaire et exécutif, sont étroitement liés, contrairement à l'esprit de la Constitution. (Montesquieu, reviens !)
1.- Une remarque sur l'affaire elle-même: le Canard paraît le mercredi dans les kiosques mais son éditorial est connu la veille au soir, en l'occurrence le mardi 24 janvier au soir, le 25, jour même de la parution le P.N.F (Parquet National Financier) est saisi et ouvre une enquête ! Cette précipitation ne pouvait qu'éveiller des soupçons sur un procès qui allait se révéler plus politique que financier.
2.- Le PNF a été créé à la suite de l'affaire Cahuzac à l'initiative de la garde des Sceaux Christiane Taubira. Le procureur financier est nommé pour 7 ans par le Président de la République sur proposition du (de la) Garde des sceaux après avis simple (donc purement formel) du Conseil Supérieur de la Magistrature; de plus, une infraction de fraude fiscale ne peut être saisie par le procureur qu'avec l'aval du Ministre du budget. Peut-on parler d'indépendance de la magistrature quand le procureur est soumis au Président de la République, au Garde des sceaux et au Ministre du budget ? L'indépendance du Parquet National Financier est un leurre.
3.- Les magistrats sont eux-mêmes aussi politisés que n'importe quel électeur; de surcroît, certains sont syndicalisés, ce qui n'est pas une tare mais un droit, à la condition que cet engagement n'imprègne par leur jugement. Or on peut en douter après le scandale du " mur des cons ". Ce mur est celui du local du S.M (syndicat de la magistrature) classé à gauche par opposition à l'USM (Union Syndicale des Magistrats) classée à droite. Sur ce mur chaque magistrat syndiqué est invité à y ajouter une nouvelle personnalité politique à "honnir" à "abattre", après avoir vérifié que son "con" n'y soit pas déjà ! Parmi les personnalités visées, l'éventail est large, du général Schmitt au philosophe Ferry, au journaliste Zemmour, à tous les acteurs politiques de la droite et du Centre: Sarkozy, Juppé, Morano, Fillon, etc. Curieuse conception du syndicalisme et de l'honnêteté de la profession.(A titre personnel, je tiens à préciser que ces problèmes sont aussi ceux de l'Education Nationale et que - si on y trouve des pratiques parallèles, tous les enseignants, y compris parmi les syndicalistes, ne sont pas des brebis galeuses, et qu'il doit en être pareillement dans la magistrature). Quoi qu'il en soit la suspicion de Fillon à l'égard des magistrats n'était pas une infamie, comme l'a claironnée la Presse, mais une réalité, fût-elle douloureuse.
"Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose"
La Presse, oubliant ses devoirs de réserve pendant une période électorale et, particulièrement, de respect envers tout candidat quel qu'il soit, joua un rôle déterminant sur l'opinion publique. Ne pouvant ressasser le pseudo emploi fictif de Pénélope et de ses enfants, Le Canard, (déchaîné et non enchaîné comme il le prétend) rythma la cadence, il ajouta, semaine après semaine, des éléments calomnieux.
La photo du manoir de Fillon fit la une de tous les journaux. Nous avons déjà souligné que le prix d'achat fort bas, (bien moins qu'un appartement confortable à Paris), trahissait probablement un état intérieur relativement vétuste. Aucun ne signalait que cette demeure, vaste, était nécessaire pour une famille de 5 enfants qui a tendance à se multiplier rapidement dès que les aînés deviennent susceptibles de fonder à leur tour une famille. J'ignore, je n'en ai pas eu personnellement connaissance, si les journaux firent le rapprochement avec les châteaux (des vrais) de Giscard et de Chirac. L'essentiel était de faire passer Fillon pour un "richard" qui certainement l'était devenu... sur le dos du contribuable.
Pénélope fut accusée d'avoir touché des sommes astronomiques pour un emploi fictif à la Revue des 2 mondes, lequel directeur fut également inculpé. Or, on ne voit pas le rapport entre une entreprise privée, le directeur étant libre de salarier qui il veut et la fonction d'assistante parlementaire (il semblerait d'ailleurs que le salaire touché par Pénélope pour ses deux années de collaboration littéraire ait été inclus dans les fameux 870 000 €.)
Le Canard "révéla" ensuite que Fillon avait reçu gratuitement plusieurs costumes du tailleur Arnys , payés par un certain Bourgi, d'où l'accusation de corruption. Qui est Bourgi ? C'est un libano-sénégalais. Son père Mahmoud Bourgi, musulman chiite, est un riche négociant en textile émigré au Liban. Issu d'une fratrie de 13 enfants, Robert Bourgi, dont il est question, fait ses études en France, à Nice puis Paris, il est diplômé d'études supérieures en science politique et docteur en droit public. Il sera un lien permanent entre les différents gouvernements Chirac, SarKozy et l'Afrique. A ce titre il entre en relation avec Fillon et noue avec lui des liens d'amitié. Non seulement il le conseille sur les réalités africaines mais organise son voyage au Sénégal et en Côte d'Ivoire. En remerciement Bourgi offre à Fillon un costume de chez Arnys, le tailleur des Présidents, de Giscard à Chirac en passant par Mitterrand. Quand Fillon pose sa candidature, Bourgi soutient Fillon au grand dam de Sarkozy, et lui offre deux nouveaux costumes: Fillon apprendra cette donation d'Arnys lui-même. (Je n'ai pu accéder aux rapports entre les "riches négociants en textile Bourgi" et la maison Arnys; il est probable que les deux costumes ne devaient pas valoir bien cher à Bourgi). Quoi qu'il en soit, Fillon est accusé de corruption et s'empresse de reporter les deux costumes.
Chaque semaine, c'est par la presse (en particulier le Monde) que Fillon apprend les avancées de l'enquête, le secret de l'instruction étant continuellement bafoué, les fuites pouvant aussi bien venir des magistrats instructeurs que du pouvoir exécutif ou... d'une taupe. Quoi qu'il en soit le résultat est le même. La voix de Fillon est inaudible, couverte par les invectives. Le pathétique atteint un sommet lors de l'émission de Pujadas (le 23 mars sur la 2):
Fillon: " De quel droit vous estimez que l'emploi de mon épouse était illégal ? On est dans un pays de droit et ce n'est pas parce qu'un journal a décidé de m'accuser que je suis coupable; Et je ne le suis pas."
Réponse ironique et insolente de Christine Angot :" Oh! c'est triste, oh! vous me faites de la peine ! Il est blessé; il est blessé le Monsieur."
Fillon dira plus tard, à Toulouse, "Cela fait 2 mois et demi, que, tous les jours, vous me déversez de la boue sur le visage"
Je pourrais multiplier les anecdotes, ces quelques exemples suffisent. Dans sa grande majorité, l'opinion publique, intoxiquée, sera convaincue que Fillon était un escroc, un Filou (je crois que c'est dans le Nouvel Obs que j'ai lu ce rapprochement: Fillon > Fillonnesque < fillou nesque > Filou, mais je n'en suis pas certain, je n'avais pas pris note). Fillon escroc, Filou, Tartuffe, Fillon voleur " Fillon rends l' pognon".
Ce sont toutes ces invectives qui m'ont poussé à comprendre, à "mener l'enquête", à remonter le courant, mais combien l'ont fait ? La facilité étant de ne pas chercher à comprendre, "puisqu'on le dit": Fillon, comme tous les autres = pourri.
Demeure une dernière question pour clore dette "enquête":
A qui profite le crime ?
Nous arrivons à la conclusion de notre article. A partir de recherches historiques nous avons voulu montrer que celle élection présidentielle marquait la fin d'une époque et l'entrée dans une ère nouvelle (Révolution) et que son déroulement avait échappé à la constitutionnalité (Coup d'Etat). La question que nous nous posons, à savoir quel est le deus ex-machina qui a bouleversé le fonctionnement de cette élection, n'est pas superflue, elle permettrait de prévoir l'avenir éventuel de cette machination. Je n'ai pas de réponse. J'ai bien évidemment des "pistes" de réflexion, mais même si cette réflexion se muait en conviction, une "intime conviction" n'aura jamais valeur de preuve. Cet article peut apparaître comme un plaidoyer pro-Fillon et il est vrai que j'ai été influencé, voire ému par le calvaire que subissait ce candidat, autant lui-même que son épouse et ses enfants (et l'enseignant imaginait les pressions que ces enfants subissaient dans leur milieu scolaire); j'ai également été influencé par la force de caractère que Fillon opposait à ses détracteurs, certains d'entre eux étant les amis d'hier. Néanmoins ce n'est pas un exposé pro-Fillon, car je pense que - quel qu'ait été le candidat de la Droite et du Centre - il aurait subi le même sort. Et Juppé, à qui Fillon aurait proposé de prendre sa place, aurait refusé sous prétexte qu'il ne supporterait pas l'idée d'être cloué au pilori, (je n'ai pas retenu l'expression exacte). L'emploi de Pénélope n'était pas une "révélation", il était l'objet d'un "contrat de travail" géré par le bureau de l'Assemblée et donc à la connaissance de tous. Le Canard le savait pertinemment, s'il ne s'en est pas servi au moment des Primaires c'est qu'il attendait de savoir qui allait être élu. Je demeure persuadé que chaque candidat, (y compris ceux qui n'avaient aucune chance d'être élus, comme Jean-Frédéric Poisson), avait un dossier à charge minutieusement préparé, par qui ? par les journalistes du Canard ? par des collaborateurs de la Présidence ou du ministère de la Justice? probablement par une filière unissant politiquement les uns et les autres. Pour quoi ? Pour éliminer le candidat - quel qu'il soit - de la Droite et du Centre. Comme la Gauche, qui était écartelée entre 4 candidats et supportait l'échec du quinquennat socialiste, n'avait aucune chance d'être élue, ne restaient que les candidatures de Marine Le Pen et.... d'Emmanuel Macron. Suivirent une intoxication savamment distillée: Macron était en réalité le candidat de Hollande, la Gauche allait sauver l'honneur (!) et les sondages - qui anticipent et ne sont pas fiables, mais influent sûrement - annonçaient "un score triomphal" à Marine Le Pen au 1er tour, avec en plus, " la menace" d'une élection au second tour. On sait ce qu'il en fut. A la veille de l'élection les ultimes sondages ramenaient le score de Marine Le Pen à un pourcentage nettement inférieur, mais le mal était fait, le candidat Macron apparaissait comme le seul candidat capable de battre "la diablesse" en personne Effectivement, Marine Le Pen était bien au second tour avec un pourcentage de 21,30 - à peine plus de 1,3 que le candidat Fillon; c'est dire le score qu'aurait fait le candidat Fillon sans le dénigrement (invectives calomnieuses) dont il a été l'objet et la conclusion évidente qui s'impose d'une élection faussée, d'une entorse outrancière à la démocratie, d'un Coup d'Etat.
La seule question qui demeure est celle de savoir qui a propulsé le candidat Macron sur le devant de la scène. Car une élection nécessite un financement considérable. Le plafond à ne pas dépasser pour cette élection 2017 était de 22 509 000 €. Le financement est assuré par le parti du candidat, qui peut à la limite faire un emprunt. Or, ce financement était interdit au candidat Macron qui n'avait pas de parti, un simple mouvement auquel l'adhésion était gratuite. Les personnes "morales", autres que les partis politiques ne peuvent participer à une campagne électorale, demeurent les personnes physiques dont le don ne peut excéder 4 600 €. En ajoutant le prêt ( 150 000 €) accordé par l'Etat à chaque candidat, nous sommes loin du compte. Nul doute que le candidat Macron saura présenter des comptes justifiés, ce que n'a pas su faire Sarkozy en 2012, d'où le procès en cours, les comptes gelés (22 975 118 €) et... 0 € de remboursement ! Est-ce à Londres ? à Las Vegas? Nous ne le saurons probablement jamais. Un maigre indice, ce serait Attali qui aurait introduit "le brillant économiste Macron" auprès de Hollande, ce serait les patrons des médias qui auraient muselé l'information, en particulier le milliardaire Drahi (cf. la note que nous avons consacrée aux médias). On raconte...On raconte ..
Pour notre part ce sont les mesures prises par Macron qui guideront notre analyse. Nous nous en tiendrons aux faits selon notre démarche habituelle. Nous serons attentif; pour l'heure nous refermons ce dossier, tout en restant vigilant et prêt à le rouvrir le cas échéant.
Nous remercions vivement tous les Pithecoi qui nous ont fait part de leurs pensées pertinentes et nous ont permis d'affiner notre propre réflexion.