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LAMARTINE... une voix prémonitoire ?

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    Je sais bien qu'il y a des moments d'aberration dans les multitudes: qu'il y a des noms qui entraînent les foules comme le mirage entraîne les troupeaux, comme le lambeau de pourpre attire les animaux privés de raison ! 
   Je le sais, je le redoute plus que personne (...) Eh bien; malgré cette redoutable responsabilité personnelle dans les dangers (...) je n'hésite pas à me prononcer en faveur (...) de l'élection du président par le peuple !
    Eh bien ! si le peuple se trompe, s'il se laisse aveugler par un éblouissement de sa propre gloire passée, s'il se retire de sa propre souveraineté après le premier pas, comme effrayé de la grandeur de l'édifice que nous lui avons ouvert dans sa République et des difficultés de ses institutions; s'il veut abdiquer sa sûreté, sa dignité, sa liberté (...) s'il se désavoue lui-même...eh bien, tant pis pour le peuple ! Ce ne sera pas nous, ce sera lui qui aura manqué de persévérance et de courage !
                                        Discours à l'Assemblée du 6 octobre 1848
Nous connaissons la suite: le 10 décembre 1848, le prince Louis-Napoléon Bonaparte était plébiscité. Il obtenait 7 327 345 voix, Lamartine, 17 910 voix !
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   La France a proclamé la République. La République a proclamé le suffrage universel.
      Ce suffrage universel, c'est la souveraineté du peuple mise à la place de la souveraineté d'un homme qu'on appelait roi.
    Le peuple est donc souverain. A titre de souverain, le peuple règne par ses votes et par les lois qu'il se fait à lui-même.
   Le peuple est homme. Il peut se tromper, s'égarer, se perdre, abuser de sa puissance, se précipiter dans l'anarchie, devenir tyran, absurde, ou cruel, comme tout autre souverain. Il a besoin d'être éclairé, modéré, instruit, conseillé. Il a des flatteurs et des courtisans, comme toute autre puissance. Il lui faut des amis désintéressés et courageux qui écartent les mauvais conseils de ses oreilles et qui lui en donnent des bons.
   Le peuple est novice à la souveraineté. Le peuple aujourd'hui est comme un enfant (...) auprès de qui on place pour l'instruire un corrupteur ou un sage (...) Selon que le peuple, enfant-roi, écoutera l'un ou l'autre de ces maîtres, il sera un Néron ou un Germanicus: la honte de la souveraineté ou les délices du genre humain.
                                                     avril 1849, in Le Conseiller du Peuple

 

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