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Entre angélisme et jusqu'au-boutisme .....

 

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Entre angélisme et jusqu'au-boutisme, entre tolérance irresponsable et intolérance haineuse, ne peut-on trouver une voie juste, rationnelle et humaniste ? Face aux problèmes  que  nous pose le terrorisme islamique, nous n'avons pas la prétention de proposer une solution politique "clé en mains", mais des axes de réflexion.       

 1.- Faut-il rappeler que - comme toutes les cultures - notre culture occidentale était naguère raciste, y compris dans ses institutions, en particulier dans son Enseignement ? En voici deux exemples:
   - "Le Groënland est habité par des hommes petits, trapus et stupides." (Le Tellier, professeur, Géographie des commençants, Paris 1829,p.190).
   - " Les peuplades nègres et fétichistes de l'Afrique et de l'Océanie ne connaissent que la vie sauvage (...) L'homme sauvage est un être dégénéré, faible et misérable (...) L'homme nomade, pasteur errant, habite sous la tente, et vit par tribus peu nombreuses (...) mais comme le sauvage, il ne construit rien et laisse à peine sur la terre des traces de son passage. L'Homme civilisé.... (Géographie-Atlas, classes supérieures des Ecoles primaires, ouv.coll. Tours, Mame 1908, p.17). 
   Faut-il rappeler le mépris des Français à l'encontre des "envahisseurs" européens, entre les 2 guerres: les Polaks (avec un k péjoratif, tout juste bons à descendre dans les mines, ) les Ritals ou Macaronis, entre autres... Et plus près de nous encore, les persécutions antisémites. Certes des progrès ont été réalisés au cours de ces derniers siècles comme l'abolition de l'esclavage (1848), celle de la peine de mort (1961); cependant les cendres sont à peine refroidies et l'incendie pourrait se réveiller brutalement, au moindre prétexte. Or, c'est ce à quoi tendent les islamistes: ne tombons pas dans la provocation. Souvenons-nous des massacres de Sétif en mai 1945 et de ceux de Philippeville en août 1955 et des sanglantes et regrettables représailles qui ont suivi. Ne cédons pas à la peur-panique, conservons notre sang-froid.

   2.- Le racisme, né du concept de race, est associé à l'idée de "racine", donc de "semence", de "culture". Les caractères raciaux nous différencient de l' "autre". De cette différenciation naît l'idée de supériorité, l'idée que notre culture est bien supérieure à celle des cultures voisines et qu'il convient de l'imposer à autrui, pour son propre bonheur (guerres napoléoniennes, colonialisme, entre autres). Patriotisme n'est pas racisme, certes, mais les conséquences se rejoignent. C'est par excès de patriotisme que De Gaulle a recroquevillé la France sur l'hexagone. Rappelons-nous le mépris avec lequel il interpellait les Ramirez, les Sanchez, les "bougnouls" ! Son erreur politique, nourrie par son orgueil est d'avoir voulu prendre la tête d'un "tiers monde" entre les deux super-puissances de l'époque: les USA et l'URSS. Le résultat a été d'être rejeté par les uns et les autres,  d'avoir, au nom pompeux de "paix des braves", donné un blanc-seing au terrorisme, d'avoir volontairement voulu ignorer le flux migratoire maghrébin inexorable, d'avoir sacrifié une ressource économique essentielle (pétrole), d'avoir ainsi amorcé le déclin de la France 

   3.- Le patriotisme conduit inexorablement au refus d' "autrui": la xénophobie. La xénophobie et le racisme sont de même nature. Pour se protéger d'autrui, l'idée première est de s'entourer de frontières, hermétiques, si possible, ex: jadis, la Grande Muraille de Chine, commencée au 3ème siècle avant l'ère chrétienne; naguère, la ligne Maginot, après la 1ère guerre mondiale, le Mur de Berlin séparant les deux Allemagnes, de l'Est et de l'Ouest, après la 2ème guerre mondiale;   aujourd'hui, le mur séparant Israël de la Palestine, etc. A l'heure où nous écrivons ces lignes, la Hongrie se préparait à construire un mur de barbelés pour interdire les "infiltrations" de migrants; projet sitôt conçu, sitôt abandonné car irréaliste. Non seulement les frontières, les murs exacerbent les réactions, mais ils sont inefficaces. Cet isolement, ce renfermement prêché par certains,  ne peut être assuré techniquement, il n'est jamais total : la fameuse ligne Maginot qui s'annonçait infranchissable, a tout simplement été contournée !
   De plus, comment aujourd'hui, établir des frontières ? Nous n'en sommes plus aux communications uniquement routières. Chaque port, chaque aéroport devient un poste frontière; leur multiplicité rend les contrôles aléatoires.
   Enfin, le multiculturalisme du peuplement amorcé au XXème s., qui n'a cessé de s'accentuer au XXIème s., rend ce repli hexagonal impossible. L
es unions mixtes, entre les communautés étrangères, sont devenues si nombreuses que cette politique d'exclusion est aujourd'hui obsolète. Nous en avons un exemple au sommet de l'Etat : l'ex-président, Nicolas Sarközy de Nagy-Bosca est d'origine hongroise par son père et hispano-grecque par sa mère; l'actuel président du Conseil, Manuel Valls est d'origine espagnole, naturalisé français de fraîche date, la ministre Najat Belkacem est d'origine marocaine, (elle aurait d'ailleurs déclaré sur une radio périphérique être d'abord marocaine et musulmane, avant d'être française- nous n'avons pas vérifié), la récente ministre du travail, Myriam El Khomri, est également marocaine, née à Rabat, d'un père marocain et d'une mère bretonne. Nous pourrions multiplier les exemples en nous appuyant sur l'état civil (mariages et naissances) publié dans notre quotidien régional. Notre peuplement est désormais multiculturel, nous devons l'accepter.

      4.- Le conflit qui ensanglante une partie de la planète, apparaît comme d'essence religieuse: l'Islam contre le reste du monde. C'est un énorme contresens, nourri par les politiques et les médias. Pour reprendre une expression gaullienne, nous sommes en guerre contre un quarteron d'ambitieux qui veulent s'emparer du pouvoir et des richesses qu'il procure. La religion (Islam) est le voile d'une pseudo "morale religieuse" pour justifier l'action et, corollaire, "fanatiser" les acteurs. Certes, la comparaison entre les guerres, dites de religion, en France au XVIème siècle, et le conflit islamiste est apparemment patente: conflit religieux interne à la religion chrétienne, catholiques contre protestants, les uns et les autres brandissant la Bible comme justificatif; aujourd'hui, sunnites contre chiites, les uns et les autres brandissant le Coran comme justificatif; les uns et les autres s'affirmant musulmans, comme en France les deux partis opposés s'affirmaient chrétiens. Nous savons très bien, aujourd'hui que la pseudo guerre de religion était en réalité un conflit politique, né de la vacance du pouvoir:  Guise contre  Navarre - et la couverture religieuse, brandie comme justificatif,  autorisait tous les massacres ! Il en est ainsi de tous les conflits dits "religieux", ce n'est pas la Croix qui a poussé les conquistadors ibériques mais l'appât du gain: l'or. Plus près de nous, le conflit aujourd'hui apaisé, qui a opposé les Irlandais entre eux, catholiques et protestants de l'Ulster, est un conflit politique pour la domination de l'île. Et nous pourrions multiplier les exemples. Les "colombes" ont raison de dénoncer l'amalgame: nous ne sommes pas en guerre contre les Musulmans, ni contre les Maghrébins, ni contre les Arabes, nous sommes en guerre contre les Islamistes, mais, et c'est là une contradiction majeure, il ne suffit pas de susurrer du bout des lèvres, comme le font les  "colombes"  que nous en sommes en guerre, il faut prendre les mesures correspondantes qui s'imposent ! Qu' un civil soit surpris dans un train avec un sac bourré d'armement, que ledit civil commence à tirer, que son arme s'enraie et qu'il soit maîtrisé avant qu'il ne procède à une tuerie monstre, ce n'est pas un "civil", c'est un militaire déguisé en civil. En tant que tel, il ne peut être interné et jugé que par un tribunal militaire. Le fait qu'un imam prêche en toute quiétude le djihad et qu'au nom de ne sais quelle liberté d'expression, il lui soit permis de s'exprimer, est une attitude suicidaire. Un imam qui prêche le djihad est un djihadiste, il doit être neutralisé et jugé par un tribunal militaire. De Gaulle en qualifiant le quarteron de factieux et - par effet inverse, innocentant les vrais factieux du FLN en les recouvrant d'un voile blanc d'innocence a commis une erreur qui s'est révélée irréparable. Ne retombons pas dans les mêmes errances.

     5.- Les fidéistes de tout bord ont leurs ultras, leurs éperviers. La laïcité, sur laquelle nous reviendrons, exige le respect des convictions religieuses. Le besoin de spiritualité est universel et répond, d'une façon ou d'une autre à l'angoisse existentielle. Un état laïque doit être oecuménique, mais, inversement, la pratique religieuse appartient au domaine de la conscience personnelle, de l'intime et n'a pas à s'immiscer dans le droit public. Chacun a le droit de penser ce qu'il veut à la condition de respecter la pensée d'autrui. Que certains se regroupent par affinité religieuse, c'est aussi un droit qui doit être protégé par l'Etat laïque, mais à une condition: ce regroupement et ses manifestations ne débordent pas sur le domaine public.  

   6.- A ces considérations "morales" s'ajoute une considération géopolitique. Il n'y a plus en Europe d'Etat qui différerait d'un autre. Un Français peut circuler en Europe sans percevoir quelque dépaysement déconcertant, voire oppressant. C'est cette unité de moeurs qui permet une unité politique. Néanmoins, l'unité européenne est encore factice car elle se heurte à un facteur économique important. Au Nord, autour de la Baltique et de la mer du Nord des états riches, au sud, autour de la Méditerranée des états pauvres et politiquement instables. L'unité entre la rive nord de la Méditerranée et la rive sud - qui a existé lors de la "pax romana", de l'Empire romain s'est disjointe lors de l'invasion arabe. Depuis les tentatives pour amarrer la rive sud  à l'Europe (Egypte, Lybie, Maghreb) ont échoué, mais elle se fera. La Méditerranée a toujours été un lien (en particulier commercial) intense. La Turquie, le Moyen-Orient, le Nord de l'Afrique, séparé du continent noir par l'immense frontière naturelle du Sahara, ont pour vocation d'être rattachés à l'Europe. Nous connaissons les deux entraves actuelles, la pauvreté d'une part et, précisément, ce contre quoi nous luttons, l'emprise religieuse sur les populations. Pour le moment l'initiative du président Sarkozy est restée lettre morte, mais ce "club Méd" doit se faire - même si les esprits, attisés par des exclusions dramatiques,  sont encore loin d'être apaisés. La paix succède toujours à la guerre, toujours par lassitude, parfois par ...manque de combattants ! La paix n'est pas la seule condition, il faut que les pays riches de l'Europe du Nord partagent avec l'Europe du Sud, comme l'L'Italie du nord est venue au secours de l'Italie du sud. L'Europe  - comme toute collectivité - ne pourra survivre que par le partage des richesses. 

                                                         
         Nous poursuivrons notre raisonnement , après ces considérations générales, dans l'article suivant: Laïcité et Islamisme.                    

 

 

                           

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